Parcours patrimoine – Minerais de fer

Parcours patrimoine - Au fil de l'eau

LA MINE DE FER À LA TOUR
Une mine de fer a été exploitée à la Tour au 19ème siècle
depuis l’année 1826 jusqu’à la fin des années 1850 afin de favoriser le développement de la métallurgie : En particulier à Terrenoire et à St Julien en Jarez.

Des ingénieurs sont persuadés que tous les bassins houillers ont aussi du minerai de fer. Par ailleurs dans plusieurs lieux, à proximité de Saint-Étienne, voire dans le Pilat et le Forez, des recherches de ce précieux produit sont réalisées, il en est parfois extrait. La métallurgie se développe en lien avec l’exploitation du charbon. Cette énergie abondante et peu chère est nécessaire pour chauffer les hauts fourneaux.

Il est alors important de trouver du minerai de fer à proximité car transporter des matériaux est difficile et coûteux.

Dès 1785 la présence de fer à la Tour est évoquée dans une recherche sur la lithologie des environs de Saint-Étienne-en-Forez, .
Le géologue et ingénieur des mines Grüner qualifie en 1857 le minerai de fer de la Tour de « seul minerai de fer des terrains anciens régulièrement exploité, dans le département de la Loire ».
Dans la suite de son écrit, il informe sur cette extraction :

« Les amas de minerai de la Tour sont très irréguliers : leur épaisseur moyenne est de 2 à 3 mètres, mais j’ai vu aussi des excavations dont la profondeur allait à 5 ou 6 mètres.
Le minerai est généralement couvert par quelques décimètres de terre végétale ou de détritus des roches supérieures.
L’exploitation se fait à ciel ouvert, au compte des propriétaires des divers terrains, ou directement par les compagnies de Terre-Noire et de l’Horme. Dans tous les cas, le minerai est fondu, dans les hauts fourneaux du Janon et de l’Horme, concurremment avec le fer carbonaté des houillères et les divers minerais qui viennent des départements de l’Ardèche, de l’Isère, de l’Ain et de la Haute-Saône….
Il est de qualité médiocre…
Les quantités annuellement livrées aux quatre hauts fourneaux de Terre-Noire et de l’Horme ont été assez variables. Certaines années, l’extraction totale s’est élevée à 50 000 quintaux métriques… mais la moyenne ordinaire a été plus faible…
La quantité totale extraite depuis l’origine des travaux ne dépasse pas 560 000 quintaux métriques… »

Cette mine était exploitée, principalement au niveau des lotissements situés à droite et à gauche de la montée du Bourg. L’allée de Taillefer est un des indicateurs de l’emplacement. L’extraction était aussi réalisée dans d’autres espaces sur la commune.

Des comptes rendus de conseils municipaux, dès 1833, font part de contrats et d’échanges pour extraire du minerai de bonne qualité dans les chemins vicinaux de la commune. En 1842 le maire demande d’en accepter l’extraction dans certains chemins pour acquérir des ressources et réparer les voies dégradées par les inondations qui « ont laissé des souvenirs fâcheux dans [la] localité » et de soumettre cette décision au préfet.

Des accords sont négociés pour restaurer les chemins dégradés par le transport du minerai, en particulier le chemin la Tour à Saint-Chamond (approximativement l’actuel chemin du Goulot) mais le financement proposé par les sociétés de métallurgie apparaît insuffisant.

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Le développement du chemin de fer va accélérer le déclin de l’extraction du minerai de fer dans la région stéphanoise. En 1844 des locomotives tubulaires développées par Marc Seguin remplacent les chevaux sur la ligne Saint-Étienne – Lyon, 2h35 suffisent alors à relier les deux villes. Le transport devient plus rapide, son coût s’allège. Ainsi l’importation de minerai de fer de meilleure qualité en provenance d’autres régions conduira à l’abandon de l’extraction locale avant 1860.

Il apparaît difficile de mesurer l’impact humain sur la population locale de cette exploitation de mine de fer. Une seule personne déclare lors du recensement de 1841 être « commis aux mines de fer » alors que plusieurs sont déclarés « journaliers » sans plus d’indications ; il est fortement envisageable que des paysans travaillaient comme journaliers pour compléter leurs revenus. La recherche sur les convoyeurs, charretiers ne précise rien d’explicite ; il est à noter qu’alors, l’Étrat était un hameau de la Tour.

Partageons nos recherches… Des ingénieurs, géologues, paysans, voituriers, charretiers, journaliers, hommes de labeur, … ont participé à cette économie… Dans quelles conditions ?  Quelle place et incidence pour les femmes et les enfants ? Quelle répercussion sur l’économie locale ?

A suivre…